Revue de presse

"Egypte : Morsi renforce ses pouvoirs, l’opposition appelle à manifester" (AFP, lemonde.fr , 22 nov. 12)

23 novembre 2012

"Le président égyptien, Mohamed Morsi, a pris jeudi 22 novembre des dispositions à valeur constitutionnelle élargissant ses pouvoirs, et a limogé le puissant procureur général du pays, a annoncé son porte-parole.

"Le président peut prendre toute décision ou mesure pour protéger la révolution", a déclaré le porte-parole, Yasser Ali, donnant lecture d’une "déclaration constitutionnelle" à la télévision. "Les déclarations constitutionnelles, décisions et lois émises par le président sont définitives et ne sont pas sujettes à appel", a-t-il ajouté.

LE "NOUVEAU PHARAON"

M. Mahmoud est accusé par plusieurs militants de la révolte de 2011 de continuer à soutenir le régime du président déchu Hosni Moubarak et d’avoir été à l’origine de l’insuffisance des preuves présentées par le parquet dans les procès des anciens responsables.

Mohamed Morsi s’est proclamé "nouveau pharaon" en élargissant ses pouvoirs et en se plaçant au-dessus de la justice, a affirmé l’une des principales figures de l’opposition et Prix Nobel, Mohamed ElBaradei. "Aujourd’hui Morsi a usurpé tous les pouvoirs et s’est proclamé nouveau pharaon d’Egypte. Un énorme coup porté à la révolution qui pourrait avoir d’épouvantables conséquences", a écrit M. ElBaradei sur Twitter.

Plusieurs formations d’opposition ont signé dans la nuit un texte commun pour appeler les Egyptiens à manifester vendredi contre leur président, accusé d’avoir "dérobé au peuple et aux institutions l’intégralité de leurs droits et de leurs pouvoirs".

UNE INGÉRENCE DE L’EXÉCUTIF

M. Morsi a décidé de limoger le procureur général, Abdel Meguid Mahmoud, qu’il avait échoué à démettre de ses fonctions le mois dernier. Le procureur général avait été nommé du temps de Hosni Moubarak, renversé en février 2011. M. Morsi, issu des Frères musulmans et élu en juin, avait dû renoncer à l’envoyer comme ambassadeur au Vatican après que M. Mahmoud eut fermement refusé cette nomination.

Cette volonté d’écarter le procureur avait été dénoncée à l’époque par de nombreux magistrats comme une ingérence de l’exécutif dans les affaires de la justice, et avait aggravé les relations déjà difficiles entre la présidence et une grande partie du pouvoir judiciaire.

UNE EGYPTE SANS CONSTITUTION

M. Morsi a également décidé qu’aucune instance judiciaire ne pouvait dissoudre la commission chargée de rédiger la future Constitution, une instance cible de nombreuses critiques de la part des milieux libéraux et laïques ainsi que de l’Eglise chrétienne copte, qui l’accusent d’être dominée par les islamistes.

Le président Morsi dispose déjà du pouvoir exécutif mais aussi du pouvoir législatif, qu’il avait retiré en août dernier au Conseil suprême des forces armées (CSFA). Le CSFA s’était lui-même arrogé le pouvoir de légiférer après la dissolution en juin de l’Assemblée, dominée par les islamistes. Sans députés depuis cette dissolution, l’Egypte est également sans Constitution, celle en vigueur sous M. Moubarak ayant été abrogée après sa chute sous la pression d’une révolte populaire au début de l’année dernière."

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