Revue de presse

"Crèches : la laïcité ne s’use que si on ne la défend pas" (E. Conan, Marianne, 12 déc. 14)

20 décembre 2014

"Les polémiques suscitées par les condamnations de justice et les lettres de préfets s’opposant à l’installation de crèches de la Nativité dans les bâtiments publics confirment l’inquiétant état de la laïcité en France, de moins en moins comprise, de bonne ou de mauvaise foi.

Le tribunal administratif de Nantes ne pouvait qu’imposer au conseil général de Vendée le démontage de la crèche trônant dans le hall de l’hôtel du département, à La Roche-sur-Yon. Les magistrats appliquent l’article 28 de la loi de 1905. Tout comme le préfet de région ne pouvait que mettre en demeure le maire de Béziers de faire disparaître celle installée dans sa mairie, « contraire aux dispositions constitutionnelles et législatives garantissant le principe de laïcité ».

Que Robert Ménard révèle ainsi que sa posture de défenseur de la laïcité n’était qu’une tartuferie et qu’il obtienne le soutien de Marine Le Pen dénonçant une « laïcité stupide et fermée » n’étonne pas. Ce qui surprend, en revanche, c’est de les voir confortés par des voix de l’UMP et du PS. Nadine Morano voit dans cette laïcité une façon de « tuer notre culture, nos racines et nos traditions ». Bruno Retailleau, président du conseil général de Vendée, mais aussi président des sénateurs UMP, annonce qu’il n’entend pas « céder aux ayatollahs de l’intégrisme laïcard ». Julien Dray les rejoint, en plaidant « une certaine tolérance » pour ces crèches qui font, selon lui, « partie du décorum ». Tout comme Malek Boutih, qui ne voit pas en quoi cela remet en cause la laïcité.

S’ils ne le voient pas, c’est parce qu’ils n’ont cessé de la trahir, en finançant des mosquées en violation de la loi de 1905 ou en organisant dans nombre de mairies des fêtes du ramadan, à commencer par celle de Paris, qui y consacre chaque année plusieurs dizaines de milliers d’euros. Cela sous le couvert d’une sophiste distinction entre « cultuel » et « culturel » que brandissent aujourd’hui certains pour réinstaller « les racines chrétiennes de la France » dans les édifices publics.

En estimant qu’il fallait « réviser » la laïcité pour l’« adapter » à l’islam, une partie de la gauche a encouragé nombre de catholiques traditionalistes à revenir à la charge contre ce deux poids deux mesures. D’où cette floraison de crèches ostentatoires qui n’ont rien de « traditionnelles ». Celle de La Roche-sur-Yon, par exemple, date de 1989 (année où Jospin cède face au voile à l’école), celle d’Avignon, de 1999, celle de Melun a 10 ans à peine. [...]"

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