Revue de presse

"Conseil des sages de la laïcité : comment Pap Ndiaye a tordu le bras des "blanquéristes"" (lexpress.fr , 13 av. 23 ; L’Express, 20 av. 23)

14 avril 2023

[Les éléments de la Revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"L’organe ministériel s’apprête à accueillir cinq nouveaux membres, dont le politologue Alain Policar, qui a souvent critiqué… les positions de ses futurs collègues.

Par Amandine Hirou

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[...] Le 6 avril dernier, Pap Ndiaye recevait les nouveaux entrants Rue de Grenelle pour commencer à esquisser sa feuille de route et leur exposer les raisons pour lesquelles ils avaient été choisis. "L’idée du ministre est de diversifier les sensibilités au sein du Conseil, jusqu’ici assez monocolore, et d’en faire un espace de débats. Je peux me tromper mais il me semble qu’il ne l’était pas suffisamment jusqu’ici", avance Alain Policar, rappelant que les membres actuels du Conseil avaient tous été nommés par le précédent ministre. "Ce qui est la règle, bien sûr. Le problème, à mon sens, est que certains se placent dans le camp d’une laïcité intransigeante, que j’appelle une laïcité de combat. Une vision très éloignée de la mienne." Pour autant, le nouveau membre se défend de sous-estimer le danger de l’islamisme politique. "Ce danger-là existe mais il est diversement apprécié, ce qui peut conduire certaines associations comme celle du Printemps républicain, ou d’autres sur la même ligne, à jeter un certain soupçon sur l’ensemble des musulmans", insiste-t-il, très critique également à l’égard de la loi confortant le respect des principes de la République votée en 2021.

Le ton est donné. D’après plusieurs sources, ces nominations – essentiellement celle d’Alain Policar – susciteraient de vives interrogations et inquiétudes au sein du Conseil des sages de la laïcité. Dans les étages du ministère circule un article signé du politologue et intitulé "La critique de l’antiracisme devenue folle", d’abord publié sur le site AOC puis repris par celui de l’Institut de recherches du syndicat FSU. Le chercheur du Cevipof y analyse "les échecs de l’antiracisme classique (celui de la Licra, de SOS Racisme ou du Mrap)". La nouvelle génération "fait le constat que la politique d’indifférence à la couleur a échoué. Il faut désormais mettre en avant les identités dites raciales parce que la race a des effets discriminants sur les individus à qui on attribue une race non blanche (’les racisés’)", écrit le chercheur. Et de dénoncer un peu plus loin "le fonctionnement intrinsèquement discriminatoire de nos institutions que met à jour le concept de racisme systémique". Enfin, Alain Policar revient sur l’affaire dite "des foulards de Creil" de 1989 et sur la tribune "Profs, ne capitulons pas !", publiée dans Le Nouvel Observateur, le 2 novembre de la même année, signée par Elisabeth Badinter, Régis Debray, Alain Finkielkraut, Elisabeth de Fontenay et Catherine Kintzler. "A en croire les signataires, tolérer le foulard à l’école c’était œuvrer à la destruction de celle-ci et, au-delà, à celle de la République. Une République fétichisée, inattentive à la persistance des discriminations", avance-t-il.

Un "antagonisme profond"

Même s’il reconnaît "qu’elle soulève plusieurs questions", Alain Policar soutient ne pas être opposé à la loi de 2004, relative à l’interdiction des signes religieux ostentatoires à l’école. "Au sein du Conseil des sages, certains estiment que sa position est trop ambiguë. Pour eux, une personnalité qui s’opposerait aux lois de la République n’a pas sa place au sein d’un conseil comme celui-ci", avance une source proche du ministère. "Cet antagonisme profond rendra sans doute très difficile la recherche de positions communes", prédit ce connaisseur des rouages de la Rue de Grenelle. [...]"



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