Comité Laïcité République - La laïcité n’est pas une opinion, c’est la liberté d’en avoir une

Le roman graphique Le manifeste des 343 reprend le combat des femmes (essentiellement) pour l’avortement dans les années 1970.

Nous savons que Simone Veil fait partie de ces femmes qui se sont battues pour faire avancer les droits des femmes dans une société patriarcale. Mais avant elle, des anonymes ont commencé le combat. Des femmes se sont levées, se sont mises à nu et ont pris de gros risques pour faire avancer les droits. Leurs droits. Nos droits.

Grâce à ces femmes sorties de l’ombre pour parler de leur avortement illégal et des risques qu’elles ont pris, des journaux d’abord, en publiant leur parole, et le gouvernement, ensuite, ont été forcés d’agir réellement pour le bien commun.

C’était très courageux à l’époque. Et c’est ce courage là qu’a aussi eu Nicole Muchnik, journaliste au Nouvel Observateur qui a couvert ce sujet. C’est à travers son histoire à elle qu’on découvre le combat de ces femmes.

Trop de femmes sont décédées des suites d’un avortement illégal pratiqué dans de mauvaises conditions. Certains médecins avaient commencé à se ranger du côté des femmes mais eux aussi risquaient gros. Il fallait que ce soit encadré médicalement mais aussi légalement. Il fallait un cadre accepté. Pour cela, il fallait exposer la réalité du terrain. La réalité des femmes. Celles qui ne pouvaient pas s’offrir une contraception. Parce que ça aussi, à l’époque c’était un problème. On ne parlait pas de pilules, de stérilet ou même de préservatifs. Non. Il fallait se débrouiller pour savoir, pour comprendre et pour trouver.

Le Manifeste des 343 montre que ce combat féministe et engagé était soutenu par des femmes célèbres à l’époque : Simone de Beauvoir, Catherine Deneuve, Gisèle Halimi, Agnès Varda, Ariane Mouchkine, Françoise Sagan, Marguerite Duras, Jeanne Moreau. Ce combat aura duré plus de 5 ans pour obtenir gain de cause.

En guise de clin d’œil, ce livre revient aussi sur la fameuse Une de Charlie Hebdo, celle des « 343 salopes ».

C’est un livre nécessaire sur un épisode important de notre société, pourtant si souvent mis à mal par des religions qui cherchent en permanence à interférer dans la vie des uns et des autres.

Il ne faut pas négliger l’importance de ce type de livre et de ce genre d’action.

C’est un combat qui doit être mené chaque jour. Il en reste encore beaucoup à mener. Ça viendra. Car nous sommes toujours là.

Samuel Mayol