Communiqué du CLR Charente

Avec l’Académie française contre les langues régionales dans la Constitution (juin 2008)

juin 2008

Tous les mortels attachés à l’unité de la République devraient s’en étonner, voire mieux, s’en offusquer ! Pas seulement les « immortels » de l’Académie française !

L’amendement voté par les députés et visant à inscrire la reconnaissance des langues régionales dans la Constitution est une nouvelle fissure faite à l’édifice républicain et un nouveau tapis rouge tiré aux communautarismes de tous ordres.

Oui, les langues régionales appartiennent au patrimoine de la nation !Personne ne le conteste ! Mais pourquoi ajouter cette évidence dans l’article 1er de notre Constitution qui – rappelons-le – précise : « La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances » ?

Que vient faire la mention « Les langues régionales appartiennent au patrimoine de la Nation » dans cet article qui justement édicte l’incompatibilité entre la République et les communautarismes ? Ma conception de l’idéal républicain laïque est que pour vivre ensemble, ce qui nous unit doit prédominer sur ce qui nous différencie.

Or, derrière tout ça, il y a, pour certains, l’espoir insidieux de voir la France ratifier la Charte européenne des langues régionales qui avait été déclarée anticonstitutionnelle. Cette charte oblige les états qui l’ont ratifiée à donner, pour les minorités considérées, le droit à utiliser leur langue minoritaire dans leurs relations avec l’administration et l’Etat.

Cette obligation de traduire tous les actes et débats juridiques et administratifs serait le premier mal, même si on voit difficilement comment l’Etat – dont on dit que les caisses sont vides – pourra en avoir les moyens.
Par contre, on imagine aisément les dérives d’un tel système, et jusqu’à quelles originalités ou folies l’ouverture d’une telle boîte de Pandore pourrait nous mener. Cette charte porte en elle un projet de société en totale contradiction avec les valeurs républicaines d’égalités de tous les citoyens que proclame l’actuel article 1er de notre Constitution.

Pour conclure, le procédé est un peu le même que celui de la ratification du Traité de Lisbonne consistant à repasser les mêmes plats et faire entrer par la fenêtre ce que les français ont rejeté par la porte et que celui qui voulait inscrire la référence chrétienne dans le préambule de la constitution européenne.



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