Revue de presse

"Allemagne : les mauvais payeurs privés de sacrements" (fait-religieux.com , 25 sept. 12)

28 septembre 2012

"L’Église catholique allemande a publié, jeudi 20 septembre, un décret privant des sacrements les personnes qui ne paient pas l’impôt religieux (Kirchensteuer). D’après des sources bien informées au Vatican, la mesure a été approuvée par la congrégation des évêques.

En Allemagne, selon un système mis en place au XIXe siècle, il n’existe pas de denier du culte : on déclare sur sa feuille d’impôt être membre d’une religion ou être « non religieux ». Dans le premier cas, on paie un impôt qui varie de 8 à 10 % de l’impôt sur le revenu selon les régions. Si l’on change ensuite d’avis, il faut entamer une procédure pour « sortir de l’Église ». Ceux qui n’appartiennent pas à une Église ne paient pas cet impôt.

Le système allemand fournit des statistiques précises sur le nombre de croyants des différentes religions... si l’on excepte que certains de ceux qui ne payent pas l’impôt religieux sont peut-être des croyants en difficulté économique. En 2011, environ 120 000 personnes sont « sorties » de l’Église catholique, et environ 180 000 en 2010.

« Inquiète » de cette hémorragie, le décret de la conférence épiscopale allemande publié le 20 septembre stipule que toute personne sortie de l’Église ne peut pas recevoir les sacrements de la confession, l’eucharistie, la confirmation et l’onction des malades - sauf en cas de danger de mort -, et ne peut pas être parrain d’un enfant. [...]

L’Église protestante a indiqué en revanche « ne pas prévoir de telles mesures ». Pourtant les Églises protestantes sont autant touchées par les désaffections que l’Église catholique : en 2010, environ 140 000 protestants sont « sortis » de l’Église. [...]

Depuis quelques années, la présence des religions dans les sphères de l’éducation, de la santé et de l’action sociale est contestée en Allemagne. L’affaire des crucifix de Bavière illustre cette contestation. Au début des années 1990, un père de famille bavarois avait protesté contre la présence systématique des crucifix dans les écoles qui, selon lui, contrevenait au principe de neutralité religieuse de l’État ainsi qu’au droit fondamental à la liberté religieuse individuelle (article 4 de la Constitution). Après plusieurs recours, la Cour constitutionnelle fédérale lui a donné raison le 16 mai 1995."

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