Revue de presse

"Abus sexuels dans l’Eglise : neuf mois après le rapport Sauvé, les victimes attendent toujours" (L’Express, 21 juil. 22)

26 juillet 2022

[Les éléments de la revue de presse sont sélectionnés à titre informatif et ne reflètent pas nécessairement la position du Comité Laïcité République.]

"Seules six victimes de prêtres ont reçu une réparation financière. Un chiffre bien faible au regard de l’électrochoc provoqué par la commission Sauvé fin 2021.

Par Agnès Laurent

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Le chiffre a été glissé dans un confidentiel du Journal du dimanche comme s’il y avait lieu de s’en satisfaire. En ce début d’été, six victimes d’abus sexuels dans l’Eglise ont reçu une indemnisation du fonds de secours et de lutte contre les abus sur mineurs dans l’Eglise catholique (Selam). Bien sûr, il est absurde de mettre en regard ce faible chiffre avec les 216 000 victimes mineures identifiées par la commission Sauvé en octobre 2021. Malgré tout, neuf mois après, le mécanisme de réparation mis en place par la Conférence des Evêques de France paraît bien lent au regard de l’électrochoc provoqué et des 6200 témoignages recueillis.

Pourtant, l’argent est là : le Selam dispose de 20 millions d’euros pour remplir sa mission. Les blocages sont ailleurs. Pour traiter les demandes, l’Eglise a, en effet, décidé de mettre en place une Instance nationale indépendante de reconnaissance et de réparation (Inirr), présidée par Marie Derain de Vaucresson, juriste et ancienne défenseure des enfants. Au début du mois de juillet, celle-ci avait reçu 893 demandes, mais seules 25 d’entre elles avaient fait l’objet d’une décision et une dizaine avaient été transmises au fond Selam pour paiement effectif.

Depuis ses débuts mi-janvier, l’Inirr bute sur des difficultés de recrutement et d’organisation. [...]

L’Inirr est loin d’être la seule responsable des retards enregistrés. Depuis quelques mois, l’Eglise semble moins se préoccuper des questions d’abus sexuels. Un vaste mouvement de réaffectation des évêques est en cours et rend plus difficile l’identification d’interlocuteurs pérennes. Dans certains endroits, ce sont les cellules d’écoute des diocèses qui ne sont pas à la hauteur de l’enjeu. Ailleurs, ce sont les évêques eux-mêmes qui ne prennent pas le sujet à bras-le-corps. Pourtant, il est loin d’avoir disparu avec la commission Sauvé. Ainsi, le 2 juin, dans le diocèse de Belfort-Montbéliard, un prêtre a été condamné à trois ans de prison avec sursis pour agression sexuelle sur une victime âgée de moins de 15 ans. Or, pour prévenir, il faut aussi montrer que l’on accorde de l’importance aux victimes passées. Six indemnisées en neuf mois, est-ce assez pour garder les consciences éveillées ?"

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